On naît Wedding-Planner, on ne le devient pas !

Trouver sa voie n’est pas chose facile mais ça ne s’improvise pas et ça demande surtout beaucoup de travail et de don de soi.

Dans mon cas, je savais depuis toujours que je deviendrai Wedding-Planner même si à l’âge de 13 ans je disais que je serai « marieuse » mais l’intention était la même, je voulais mettre mon petit grain de sel dans la vie des mariés.

A 20 ans, malheureusement résolue à l’idée que ce doux métier n’existait pas encore en France, je me suis dirigée vers une carrière d’Educatrice d’enfants handicapés où j’y ai appris la rigueur, l’attention et l’amour de l’autre qui m’aide tant dans mon métier d’aujourd’hui.

A 25 ans, affalée dans mon canapé, je suis tombée sur une émission de TV, « l’arrivée des Wedding-Planner en France »!!!!!! Ni une ni deux, hop hop hop, telle une working girl en pyjama j’attrappe mon téléphone!En moins de 10 minutes j’avais démissionné, appelé mon banquier pour qu’il m’avance trois vies d’argent de poche et en moins de 6 mois après avoir suivie une formation à la Capitale je devenais Wedding-Planner!!!

Wedding quoi?!!! Cette phrase je l’ai entendue des millions de fois au début de ma carrière…j’ai même bataillé face à des prestataires de mariage qui me fermaient la porte au nez en voyant une petite nana blonde d’1m60…alors là tu réalises très vite qu’il va te falloir une bonne dose de testostérones pour te faire entendre et respecter…faut dire que mes origines méditerranéennes m’ont bien aidée sur ce coup Avec ténacité et courage, tu avances, tu fais tes preuves, tu gagnes la confiance de ceux qui font la pluie et le beau temps dans ce milieu et par dessus tout tu ne te relâches jamais, tu te dois d’être toujours à la hauteur pour chaque marié car même si ça fait 7 ans, plus de 70 mariages et un bon millier d’heures passées à travailler, tu n’oublies jamais que c’est LE plus beau jour de leur vie.

Alors même si aujourd’hui je peux affirmer que c’est l’un des plus beaux métier du monde, (dompteur de crickets c’est pas mal non plus, je met en garde toutes celles qui pourraient croire que c’est si facile. Derrière le strass et les paillettes se cachent une réalité bien moins glamour quand à 7H du matin,fin des festivités, tu as plus de 4H de rangement devant toi, après avoir avalé un repas sur le pouce il y a plus de 3 jours. La fatigue, les blessures, les bleus, les pieds brûlés sont tes meilleurs ennemis 6 mois durant…

Je ne changerai de vie pour rien au monde car je pense qu’on naît Wedding-Planner, on ne le devient pas et cette vague d’amour que tu te prends en plein visage les JOUR-J après des mois et des mois de dur labeur, ça vaut toutes les nuits blanches, les bobos et les tracas de ce métier…mais il faut savoir en mesurer les conséquences.

Etre Wedding-Planner ce n’est pas :

– S’auto-proclamer WP parce que vous vous êtes follement amusée à organiser le mariage de la cousine germaine de l’oncle de votre mère. Il faut pouvoir être capable de gérer plusieurs D-Day à la fois avec tout autant de thèmes différents et de mariés singuliers.

– S’imaginer qu’on va faire la fête tous les samedis soirs pendant 6 mois en avalant l’équivalent de 3 fois son poids en petits fours.

– Et penser par la même occasion qu’on va pouvoir faire une démonstration des derniers pas de Shakira sur le Dancefloor « Vas-y Momooooo fais pêter le sonnnnnn!!!!!! »

– Se retrouver sur toutes les photos de famille, la bouche en coeur, alors que dans les coulisses y’a René qui attend votre feu vert, goûte au front, pour envoyer la Pièce-montée qui s’est écroulée au moment même où vous vous faisiez une retouche maquillage.

– S’improviser décoratrice parce que vous étiez la 1ère de votre classe d’Art Plastique en 3ème année de maternelle. Non le Rouge Carmin et le Bleu Electrique ne font pas bon ménage!

– Ou bien encore être WP, photographe, maquilleuse et vendeur de Kebab à nos heures perdues. On est Wedding à temps complet et on se concentre sur les taches qui nous incombent!Y’a de quoi faire je vous assure!

Etre Wedding-Planner c’est :

– Garder le sourire en toute circonstance même si l’orage s’abat sur la robe légèrement transparente de la mariée ou si les lanternes célestes se dirigent tout droit vers l’autoroute.

– Rester disponible 24h/24, 7 jours/7 même un 24 Décembre à 20H parce que Bride chérie avait oublié de vous préciser qu’il ne faut absolument pas mettre Charles et Benoît à la même table car il y a plus de 20 ans ils s’étaient fâchés pour une histoire de tire-bouchon volé.

– Rester dans l’ombre tout en étant visible des mariés pour palier à chaque besoin. Tout un art « je suis là mais je ne suis pas là »!

– Gérer les mamans et belle-mamans qui pensent que vous leur volez leur petits bébés. On leur donne des missions, on les appelle par leur prénom et surtout on pense à elles lorsqu’on doit choisir entre du blanc perlé ou du blanc naturel même si au final on se doute bien qu’on ne les écoutera pas

– Savoir dire NON! aux mariés qui partent parfois dans tous les sens… »Kariiiiine, je VEUUUUX rentrer dans l’église à dos d’éléphant volant sur le dernier ACDC!!!!!!!!! »

– Expliquer à Roméo que sa tendre aimée va se transformer en Bridezilla et que parfois (ok souvent!) il va avoir le sentiment que les ténèbres à côté c’est une sénicure.

– Rire aux éclats lorsqu’un invité vous appelle « Jenyfer » pour la 48ème fois de votre carrière…après tout, lui vous rencontre pour la 1ère fois et se sent TELLEMENT drôle, ne lui ôtons pas sa minute de gloire …….Note pour plus tard, faire un procès au réalisateur de ce film…

– Oublier que nos pieds nous font atrocement souffrir car ça fait plus de 24H que nous nous agitons dans tous les sens.

– Mesurer le degrés d’asociabilité qui nous envahit 6 mois par an lorsque nos amis nous convient à LA fête de l’été où il faut ABSOLUMENT être vue.

En somme, WEDDING-PLANNER est un vrai métier

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